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L'horloge astronomique de Münster

 

Une horloge a été installée ici à Münster dès 1408 et jusqu’à sa destruction en 1534. On ne sait que peu de choses de cette première version, si ce n’est qu’aucun élément n’a été repris pour construire l’horloge actuelle. Voulue par Johann Von Aachen, le prédicateur de la cathédrale, l’horloge astronomique a été réalisée entre 1540 et 1542 par Dietrich Tzwyvel, un mathématicien et imprimeur et par Nikolaus Windemaker, un mécanicien de précision pour les rouages et les mécanismes. Les ornements peints sont l’œuvre de Ludger tom Ring, assisté de ses fils. À l’arrière plan, la carte du monde a été peinte un peu plus tard, en 1660 et permet de savoir désormais quelles régions du monde sont éclairées par le Soleil, et même d’imaginer où c’est plutôt le matin, le midi, ou l’après-midi.

 

L’ensemble du monument est haut de 7,8 mètres. Le cadran principal (celui des informations astronomiques) mesure 3 mètres de large, l’astrolabe à lui seul pèse 110 kilos. Le calendrier inférieur mesure quant à lui 1,5 mètre et 10 cloches ainsi que de nombreux automates surplombent les cadrans. L’horloge a l’originalité de tourner dans le sens inverse des aiguilles de notre montre actuelle. Il suffit de constater que le sens de graduation des heures n’est pas comme celui de nos horloges modernes.

 

En 1927, l’horloge fut mise à l’arrêt. Entièrement rénovée entre 1929 et 1932, un nouveau mécanisme, basé sur de nouveaux calculs fut installé. Ceux-ci ont été effectués par deux membres de la société astronomique de Münster, Ernst Schulz et Erich Hüttenhain. Le mécanisme quant à lui, a été construit par Heirinch Eggeringhaus, un maître horloger de Melle. Durant la Seconde Guerre Mondiale, l’horloge fut arrêtée et mise à l’abri, protégée par un mur spécialement installé à cet effet. En décembre 1951, après la réparation des dommages de guerre causés à la cathédrale, l’horloge a été redémarrée. L’œuvre n’a subi que des réparations mineures et un entretien régulier depuis.

 

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L’inscription dans la partie supérieure du cadran principal rappelle l’essentiel des informations données dans cette horloge monumentale. Traduit du latin, cela pourrait donner : "Sur cette horloge mobile, vous pouvez lire ceci et bien d'autres choses : l'heure et les heures inégales ; la marche des planètes ; les signes ascendants ou descendants du zodiaque, et aussi le lever et le coucher de quelques étoiles fixes. De part et d'autre de l'œuvre, la marche sacrificielle des trois rois, les fêtes mobiles."

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Les aiguilles sont nombreuses. On retrouve d’abord l’aiguille qui porte le Soleil et qui indique à la fois l’heure sur le cercle le plus extérieur et la date sur le cercle gradué de l’astrolabe. Il est amusant de constater qu’à l’autre extrémité de cette aiguille, c’est un arc-en-ciel qui est représenté. Il est vrai que lorsque les conditions sont favorables, le photométéore bien connu se forme justement à l’opposé du Soleil dans le ciel, comme symbolisé ici sur le cadran de l’horloge.

 

L’aiguille de la Lune quant à elle, porte un petit globe, doré pour moitié et noirci pour l’autre. Ce globe tourne sur lui-même en 29,5 jours, indiquant de ce fait la bonne phase de la Lune. Enfin, on a une aiguille pour chacune des planètes du Système solaire connues à l’époque : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. Il suffit de voir où la tige de chaque planète croise le cadran de l’astrolabe pour définir sa position sur l’écliptique, ainsi que la constellation dans laquelle elle est en villégiature. C’est le même principe pour les aiguilles portant la Lune et le Soleil.

 

Dans la partie inférieure du monument, on trouve un calendrier essentiellement caché derrière une grille. Dommage. C’est un calendrier ''perpétuel'' conçu pour fonctionner de 1540 à 2071. Il indique le jour, le mois et l’année, ainsi qu’un certain nombre de fêtes religieuses et des informations liées au calcul de la date de Pâques et au comput ecclésiastique (nombre d’or, lettre dominicale, indication…).

Une anecdote

En 1818, l’installation d’un nouveau mécanisme d’entraînement, notamment avec un pendule de quatre mètres de long, avait mauvaise fortune de fortement « claquer ». Cela a généré une pollution sonore considérable à l’intérieur de la cathédrale, gênant offices et cérémonies. Malgré les plaintes, l’horloge fonctionna ainsi une bonne partie du XIXème siècle.

 

Pour la découvrir

L’horloge astronomique est à découvrir librement à l’intérieur de la cathédrale Saint-Paul (St-Paulus Dom en version originale) qui trône sur la Domplatz, au cœur historique de la ville de Münster.

 

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L'horloge astronomique de la maison Nonhoff

 

Cette horloge astronomique date de l’après-guerre et se situe au-dessus de l’accès à la bijouterie Nonhoff qui, elle, existe depuis les années 1920. L’horloge est la volonté de Wilhelm Nonhoff qui souhaitait embellir la devanture de son établissement. Il a notamment fait appel à l’architecte Henrich Benteler et la société Korfhage & Söhne. Un an après avoir commandité les travaux, Nonhoff était heureux d’inaugurer son horloge et de convier le public pour la dévoiler le 26 novembre 1950, à 11 heures. Un peu plus de dix ans plus tard, dans les années 1960, l’horloge a été agrandie avec l’arrivée de carillons et d’automates supplémentaires. Décédé en 1962, Willhelm Nonhoff ne voit pas l’achèvement de l’horloge puisqu’elle n’est terminée qu’en juin 1963.

 

Une réfection d’envergure est entreprise en 1988, où notamment tous les mécanismes sont démontés et nettoyés. D’autres rénovations, de plus ou moins grande ampleur, ont lieu depuis lors afin de garder en état de marche cette belle horloge.

 

Deux anecdotes

Juste le jour de l’inauguration, l’horloge ne fonctionnait plus. L’horloge mère ne transmettait plus les impulsions aux cadrans visibles publiquement. Toutes les tentatives de réparation d’urgence ayant échoué, et pour ne pas perdre la face, Nonhoff sollicita l’aide d’un apprenti qui, caché derrière le cadran, déplaça manuellement et toutes les minutes les nombreuses aiguilles de l’horloge.

 

En plus de faire apparaître un automate, le carillon au-dessus de l’horloge ne sonne chaque jour qu’à midi, 16 heures, 17 heures et 18 heures. Pourquoi spécifiquement à ces heures et pas à toutes ? Parce que la municipalité de Münster dispose de cinq autres carillons remarquables qui se partagent la sonnerie des autres heures.

Pour la découvrir

L’horloge à Lune est à découvrir librement au numéro 3 la rue Rothenburg à Münster, l’occasion d’une balade tranquille, à pied ou en vélo, dans le joli centre ville de Münster.

 

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Le cadran principal indique l’heure grâce à deux aiguilles : celle des heures est ornée d’un Soleil stylisé et celle des minutes d’un croissant de Lune mais elles ne donnent pas ici d’information astronomique. Le fond du cadran est doté de trois ouvertures. Celle de gauche indique le mois de l’année, avec une représentation symbolique du mois, ainsi que le nombre de jours dans ce mois. La fenêtre de droite est un semainier et donne le nom du jour de la semaine, une représentation allégorique, ainsi que le symbole de ce jour. En bas, une petite ouverture carrée indique simplement le quantième du mois.

 

Plusieurs autres cadrans plus petits indiquent l’heure en différents endroits du globe : Londres, New York, Johannesbourg, Moscou, Shanghai et Sydney. On remarque que chaque cadran est décoré d’une représentation architecturale sensée symboliser la ville concernée.

 

Dans la partie supérieure, un cadran donne la phase de la Lune. Un disque tournant, sur lequel figure une représentation de la Lune avec son célèbre visage est partiellement caché par un masque. Le disque de la Lune, ainsi partiellement ou totalement (ou pas du tout) masqué, indique la phase de la Lune. Le masque est décoré de deux représentations de la Terre où l’on voit le tracé des continents et les coordonnées géographiques.

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