
HORLOGES
ASTRONOMIQUES
L'horloge d'Olsen à Copenhague
L’horloge de Copenhague est une réalisation de Jens Olsen, serrurier danois devenu horloger. Les calculs ont été effectués par Olsen lui-même et supervisés par l’astronome Elis Strömgren afin de respecter au mieux la véracité des cycles célestes. Les plans sont réalisés entre 1934 et 1936 mais la construction ne débute qu’en 1943. Faute de moyens matériels suffisants, il faut plus de 10 ans pour que l’horloge soit terminée. Elle est mise en route le 15 décembre 1955 dix ans après la mort de son auteur par le roi Frederik IX et Birgit, la petite fille de Jens Olsen.
L’œuvre est spectaculaire et exposée à l’hôtel de ville de Copenhague, mise en valeur sous une belle vitrine dont la pression et le taux d’humidité sont désormais contrôlés. Les cadrans et la plupart des rouages sont visibles par le public en lui tournant autour. L’engin de 15000 pièces est remarquable et complexe et nécessite un remontage une seule fois par semaine. Au début des années 1990, on constate que certaines pièces sont usées et que certains cadrans sont déréglés. Il faut donc entièrement la restaurer. Cela est magnifiquement fait entre 1995 et 1997 par Soren Andersen, un spécialiste danois de l’entretien des pièces d’horlogerie. Les pièces de laiton et de bronze étincellent désormais.
Sur la face avant, on voit plus d’une dizaine de cadrans astronomiques et temporels. Ils donnent l’heure, le temps sidéral, le calendrier, l’équation du temps, le temps solaire, le temps solaire moyen, les heures de lever et de coucher du Soleil, les heures de n’importe quel endroit sur Terre, le calendrier grégorien et le comput ecclésiastique, l’aspect du ciel étoilé, la position des planètes, une vue géocentrique et la date du calendrier julien. Sur la face arrière, on peut découvrir la partie mécanique tout à fait remarquable qui met en mouvement ce ballet astronomique et calendaire. Le cycle le plus rapide est de 10 secondes ; le plus lent 25753 ans (la précession des équinoxes).



Le truc en plus
Dans la même salle, sous de plus modestes vitrines, on découvre également d’autres œuvres conçues par Jens Olsen : du simple « réveil » aux mécanismes plus complexes, comme cette horloge qui donne les informations du comput ecclésiastique.
Pour la découvrir
L’horloge d’Olsen est à découvrir gratuitement à l’intérieur de l’hôtel de ville de Copenhague (Københavns Rådhus). Une salle lui est dédiée à droite, dès le hall d’entrée du bâtiment. Attention cependant aux horaires d’ouvertures de l’institution : de 9 h à 16 heures du lundi au vendredi et de 9h30 à 13 heures le samedi. Fermé le dimanche.

Pour le découvrir
Le planétaire de Romer est situé au sein de Rundetårn, la Tour Ronde, l’observatoire historique de Copenhague. En plus du planétaire, profitez d’une superbe vue sur la capitale danoise en gravissant l’étonnant couloir en colimaçon. Il en coûte 40 couronnes danoises (en 2024), l’équivalent de 5,40 €.
Le planétaire de Romer à Copenhague
La première version du planétaire est conçue par Rømer à Paris en 1675. En 1697, alors qu’il a été nommé directeur de l’observatoire de Rundetårn (la Tour Ronde), Rømer y fait installer son planétaire. Il est d’abord positionné à l’horizontale et sert avant tout pour la pédagogie et l’enseignement. Une manivelle sous le mécanisme était nécessaire pour mettre en mouvement les planètes.
En 1728, la ville de Copenhague subit un grave incendie. La Tour Ronde et le planétaire sont gravement endommagés. Les mécanismes et les ornements de la machine sont rénovés en 1740 et, en 1822 le planétaire est installé à la verticale à la position qu’il occupe aujourd’hui. En 1929, la plaque arrière est déposée et remplacée. Les ornements d’origine sont conservés sous la charpente de l’église de la Trinité et sont encore visibles à travers une vitre dans l’espace muséographique de Rundetårn.
Un mécanisme d’horlogerie plus complexe est mis en place à cette époque, visant à automatiser l’entraînement du système. Il faut néanmoins toujours remonter un poids mais le planétaire peut désormais fonctionner sans intervention durant une semaine. À partir de là, le choix a été fait par les conservateurs du planétaire de montrer la position réelle des planètes. Ainsi, les touristes de passage à Rundetårn aujourd’hui, peuvent lire la position des planètes dans le ciel au moment de leur visite.
Le planétaire offre une vue polaire et héliocentrique du Système solaire, c’est-à-dire que l’on voit notre système du dessus avec le Soleil au centre. Seules avec les planètes connues à l’époque sont représentées : Mercure, Vénus, la Terre, Mars, Jupiter et Saturne. Uranus, découverte en 1781, et Neptune en 1846 n’y figurent logiquement pas.
Une anecdote
On remarque que les anneaux de Saturne sont représentés sur le planétaire et qu’ils sont même séparés d’une division. En 1675, Jean-Dominique Cassini, célèbre astronome et directeur de l’observatoire de Paris, découvre un sillon sombre au sein des anneaux de la fameuse planète : cette division porte désormais son nom. Il y a fort à parier que Rømer, qui fréquentait Cassini et l’observatoire de Paris à cette époque, a choisi de représenter sur son planétaire cette récente découverte.
