top of page
rostock2.jpg

L'horloge astronomique de Rostock

 

L’horloge astronomique de Rostock date de 1472 environ. Elle est installée dans l’église Sainte-Marie. Des études sont encore en cours pour savoir si des pièces provenant d’une horloge plus ancienne ont été utilisées. Elle a probablement été construite par Hans Düringer, l’auteur de celle de Gdansk en Pologne qui est étrangement similaire. La documentation concernant la commande, la construction et l’entretien de l’horloge sur les deux premiers siècles a été perdue, c’est pour cela que l’on ne connaît pas bien le début de son histoire.

 

Des documents attestent en revanche qu’une rénovation a eu lieu entre 1641 et 1643. Elle a été entreprise notamment par l’horloger Lorentz Borchardt et le peintre Carl Wilbrandt. À cette occasion, le disque du calendrier a été actualisé pour la première fois. En 1710, on modernise le mécanisme pour faciliter le fonctionnement et augmenter la précision. Il ne sera plus plus modifié jusqu’à nos jours.

En 1745, Johann Hermann Becker peint à nouveau le cadran des dates. L’horloge connaît donc son troisième calendrier, dont la version court jusque 1877. En 1835, une rénovation d’ampleur de la voûte de l’église génère beaucoup de poussières et de débris qui perturbent le fonctionnement de l’horloge astronomique. Celle-ci fonctionne mal de 1835 à 1885. Hélas, faute de fonds disponibles, le calendrier n’est actualisé qu’en 1885 et jusque 2017 cette fois.

 

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, l’horloge est emmurée pour la protéger des bombardements. Elle est « libérée » en 1951 et provisoirement réparée. De 1974 à 1977, tous les mécanismes sont démontés, nettoyés et réparés dans un atelier de Berlin par le restaurateur Wolfgang Gummelt. Depuis, l’horloge fonctionne parfaitement. La mise en place du nouveau calendrier (le cinquième) en 2018 et qui couvre la période 2018-2150 est la dernière modification entreprise à l’horloge.

L’œuvre est dotée deux cadrans : le cadran astronomique le plus large en haut, et le calendrier, plus petit en bas. Avec les automates et les ornements de la partie supérieure, l’ensemble fait tout de même 11 mètres de haut.

 

L’aiguille principale est double avec, aux extrémités, un index pointé et de l’autre une étoile. Les deux pointes de l’aiguille indiquent l’heure qui se lit sur l’anneau le plus extérieur orné de chiffres romains. Sur l’un des disques est peint le sénateur de Rostock Zacharias Sebes. Les 24 heures sont rappelés sur ce disque et un index redonne l’heure en cours. Ce disque tourne de sorte que le portrait est toujours présenté à l’endroit. L’autre disque est plus complexe : il y est noté Planetarum Horas. C’est un cadran astrologique qui compte 28 secteurs. L’aiguille rouge se déplace toutes les heures et fait coïncider une planète à une heure de la journée. Telle heure matinale associée à telle planète était bon ou mauvais signe… Il n’y a rien de scientifique là dedans mais c’est une complexification supplémentaire de l’horloge qu’il convient de remarquer.

 

Plus À l’intérieur, on trouve douze représentations symboliques des signes du zodiaque. Chaque signe est « découpé » en 5, 10, 15, 20, 25 et 30. En utilisant une autre aiguille plus petite, celle qui porte le Soleil, cela permet de connaître approximativement la position du Soleil sur l’écliptique. Plus généralement, les aiguilles du Soleil et de la Lune positionnent ces deux astres dans le ciel, en fonction de la constellation au-dessus de laquelle elles se trouvent.

 

Pour la date, il faut regarder l’anneau encore plus à l’intérieur. On y trouve là encore douze représentations symboliques des mois de l’année. Le personnage montre des scènes représentatives : il cueille des pommes en octobre, il coupe du bois pour l’hiver en novembre, il bat le grain avec un fléau en août… Les noms des mois sont d’ailleurs indiqués. C’est l’aiguille qui porte le Soleil qui donne la date. Enfin, au centre du cadran, une ouverture laisse apparaître la phase de la Lune en cours. Un liseré sur le disque est gradué de 1 à 29. Il indique l’état d’avancement de la lunaison avec l’aiguille qui porte la Lune.

rostock3.jpg
rostock1.jpg

Le disque du calendrier mesure 2,70 mètres de diamètre. L'ensemble tourne d’un cran tous les jours à minuit. Dans la nuit du 29 février, chaque année bissextile, le mécanisme se bloque deux jours sur le 28 février et se remet en route dès le 1er mars.

 

Au centre, deux petites ouvertures indiquent la durée du jour et de la nuit à Rostock. À gauche, le personnage tient un bâton qui sert d’index et qui montre la date du jour, sa lettre associée (qui permet de connaître le nom du jour de la semaine en se référant à au cerceau de la lettre dominicale plus à l’intérieur), et le Saint lié à cette date. L’aiguille partant du disque central pointe l’heure locale du lever de Soleil à Rostock. Accroché au disque, une aiguille portant un Soleil indique la position de l’astre du jour dans la constellation zodiacale.

Les autres cerceaux donnent des informations relatives au calendrier sans avoir besoin d’un index, ce sont celles du comput ecclésiastique : le nombre d’or (de 1 à 19), le millésime, la lettre dominicale (de A à G), le cycle solaire (de 1 à 24), l’indication romaine (de 1 à 15). Mais aussi, on trouve également sur les cercles les plus internes, le nombre de semaines et de jours entre les fêtes de Noël et de Mardi Gras ou la date de Pâques.

Le truc en plus

Non loin de l’église Sainte Marie, à cinq minutes de marche, vous pouvez dénicher un cadran solaire hommage à Tycho Brahé, passé par Rostock durant ses études. On le trouve sur la Buchbinderstrasse… Le cadran rappelle l’étonnant système du monde de l’astronome danois ainsi que son célèbre combat à l’épée où il a perdu une partie de son nez. D’ailleurs, sur le bas relief, on remarque le postiche doré qui lui faisait office d’appendice nasal.

Pour la découvrir

L’horloge astronomique est à découvrir à l’intérieur de l’église Sainte Marie de Rostock (Marienkirche), près de la Neuer Markt Platz. Le tarif est de 4 €. L’église est ouverte du lundi au samedi de 10h à 17h et le dimanche de 11h à 16h. Des tramways et des bus la desservent facilement. Moyennant un peu de marche, il y a aussi la possibilité de se garer sur le grand parking du port.

rostock-cadran1.jpg
rostock-cadran2.jpg
bottom of page